dimanche 11 novembre 2007

TROIS HOMMES SUR UN PONT

Ils sont 3 jeunes hommes. Trois jeunes hommes sur un pont. Ils regardent dans l’eau d’un fleuve, tranquille. Le premier dit :

- Elle coule vers la droite… à cause des vagues.

- C’est le vent ! dit le deuxième.

- C’est de l’eau… dit le troisième.

Et le fleuve continue son bonhomme de chemin… L’eau coule, s’écoule et se renouvelle.

Sur le pont, les trois jeunes hommes regardent, comme hypnotisés, l’eau trouble du fleuve tranquille.

Le premier y voit des voyages. La possibilité d’un ailleurs. Une porte… une île… Le deuxième y voit le temps qui passe, la vie qui s’écoule, qui finira par rencontrer la mer et s’accoupler dans le lit de s’estuaire. Le troisième y voit de l’eau. Le premier dit :

- Si on suit son courant, on continue jusqu’en Amérique, où tout est possible.

- Ce qu’il y a la-bas, tu le trouves aussi ici ; il faut juste savoir flairer le vent, dit le deuxième.

- Elle doit être froide, dit le troisième.

A ce moment un tic-tac de pas, de talons hauts, fait retourner les trois jeunes hommes. Un jeune femme passe. Elle traverse le pont et s’en va vers son destin, tranquille. Les trois jeunes hommes la suivent un moment du regard puis, s’en vont vers la rive droite. Ou gauche ! on n’a jamais su la direction du fleuve.


samedi 3 novembre 2007

BRUNO ou LE PORTABLE EST LE MOBILE


Moi, je sais bien que ce n’est pas bien ; pourtant, Bruno l’a fait. Oh ! pas intentionnellement, mais, comme on dit, c’est l’occasion qui fait le larron.

Dans le service où il occupe une place de comptable , il reçoit une publicité : « Rechargez votre portable automatiquement. » Pour la société, il n’est pas intéressé alors, il porte son numéro personnel sur la feuille, par jeu, mais est appelé par M. Stressor, le directeur, et laisse le courrier publicitaire sur son bureau.

Une stagiaire ramasse le courrier du jour, voit le courrier pré-rempli, y appose le tampon de la société et l’envoie. Quand Bruno revient à son bureau il ne pense plus à la pub et passe à autre chose.

Un mois plus tard, son forfait est activé alors qu’il n’a pas acheté de recharge. Bien sûr, il s’en étonne mais un cadeau c’est toujours bon à prendre et laisse courir.

Quelques jours se sont passés quand, à son travail, il reçoit la facture pour les téléphones de la société. Il la vérifie comme tous les mois et s’aperçoit que son numéro de téléphone est inscrit dans les forfaits automatiques.

Sans doute, parce qu’il ne savait pas comment expliquer cela, il n’a rien dit et a profité de « l’aubaine. » Puis, les mois ont passé et Bruno s’est habitué à se faire payer son forfait par la société qui l’employait.

Moi, je sais bien que ce n’est pas bien ; pourtant, Bruno l’a fait. Oh ! pas intentionnellement, mais, comme on dit, c’est l’occasion qui fait le larron.